How it all began...

Nombre de messages : 1 Date d'inscription : 16/09/2006

Du sang! Elle fixait de ses yeux horrifiés le liquide rouge sur ses petites mains blanches tremblantes. Sa joue brûlait suite à la gifle de son père. Un cri parvint à ses oreilles dans son état de choc. Celui de sa mère qui venait de voir l’oiseau aux ailes arrachées. Des larmes coulaient sur son visage enfantin. Elle sentit une pression douloureuse sur son bras, une main qui la forçait à se lever, et qui la tirait violemment. « Arrête papa tu me fais mal, » disait la petite fille en gémissant. Mais sa voix était couverte par les cris de sa mère et la voix grave de son père qui tempêtait. Ce qu’il disait, elle n’en avait pas la moindre idée. Tout ce qui l’entourait était confusion et l’odeur du sang. Elle avait même le goût du sang dans sa bouche. La main ne lâchait pas son bras, mais le tirait de plus en plus vite et le serrait de plus en plus fort. L’autre main de son père ouvrit la porte menant à la cave, et tira la petite fille au sous-sol. Elle trébucha dans les escaliers et se fit relever aussi brusquement qu’elle était tombée. La main lâcha finalement son bras pour la pousser dans le fond de la cave avec une telle force qu’elle tomba sur le plancher froid en béton. Elle regardait ses larmes tomber l’une après l’autre sur le plancher, incapable de bouger un seul muscle. Elle entendit le bruit des pas de son père remonter les escaliers et la porte claquer. Prise de panique et ayant peur du noir, elle ramassa ses dernières forces et se leva. Elle montait les escaliers malgré la douleur qu’elle éprouvait dans son corps et dans son cœur. Elle essaya d’ouvrir la porte mais elle était fermée à clé. Elle se mit à frapper frénétiquement sur la porte en hurlant aussi fort que ses poumons lui permettaient.

« Laissez-moi sortir! Maman! Papa! S’il vous plait! Je veux sortir. J’ai peur toute seule dans le noir! »

Ses mains commencèrent à saigner à force de frapper à la porte. Épuisée, elle abandonna et se replia sur elle-même à coté de la porte, en attendant que ses parents la pardonnent et lui ouvrent la porte.

*Ça va aller, ma chère soeur*
entendit-elle résonner dans sa tête. C’était la même voix familière qu’elle avait entendue à quelques reprises auparavant. Une voix si douce, presque identique à la sienne, mais un peu plus grave et masculine. Cette voix qu’elle entendait, voyait tout ce qu’elle voyait, entendait tout ce qu’elle entendait et ressentait tout ce qu’elle ressentait. C’était comme un reflet d’elle-même dans un miroir, comme un frère jumeau.

*Ce n’était pas ta faute. Tu n’as rien fait de mal. C’est leur faute à eux. Ils ne te méritent pas,* continuait la voix doucement.

Yuri ne répondait pas. Elle se laissait bercer et réconforter par cette voix mystérieuse. Elle avait l’impression d’être dans les bras d’un garçon qui lui était pratiquement identique physiquement. Elle s’endormi dans ses bras réconfortants doucement.

Plusieurs jours ont passés, mais combien, elle n’en avait pas la moindre idée. Se parents n’avaient jamais ouvert la porte. Ils ont plutôt installé une petite trappe pour lui passer de la nourriture et ainsi ne jamais ouvrir la porte. Tout ce qu’elle avait comme compagnie, c’était cette voix douce et réconfortante. Les seuls moments où elle ne détestait pas son obscurité et sa vie, c’était quand ils parlaient ensemble. Au début, la voix ne venait que dans les moments d’émotion intense. Mais après, elle venait de plus en plus régulièrement, et maintenant, elle était toujours avec elle.

« Pourquoi est-ce que je vis, si c’est juste pour rester dans l’obscurité? » lui affirma-t-elle.

* Ta vie a un sens… ce sont EUX qui t’empêchent d’en profiter en t’enfermant ici. Tu pourrais avoir une vrai vie…vivre libre et heureuse…car tu le mérite!* répliqua-t-il d’une voix tendre.

« C’est bien beau tout ça, mais ça n’arriveras jamais…je resterai toujours ici, coupée du monde! »

Elle baissa les yeux, trop désespérée pour même pleurer.

* Moi je peux t’apporter tout ça! Si tu me fais confiance, je te sortirais d’ici, et on pourra vivre tous les deux ensemble, comme bon nous semble. Tout ce que tu as a faire, c’est t’abandonner à moi.* finit-il par dire avec une voix mielleuse.

Yuri sentit à nouveau cette sensation étrange d’être blottie dans les bras de cette voix invisible quand elle décida de lui faire confiance. C’était une chaleur agréable qui lui donnait une impression de sécurité. Elle sombra dans un sommeil profond.

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« Fais ce que tu veux. Je ne veux plus rien savoir. » Ce fut la dernière chose que Yuri dit avant de sombrer dans un profond sommeil.

Après quelques moments d’inconscience, la jeune fille surgît de son lit. Elle ne semblait pas pouvoir rester debout facilement et retomba plusieurs fois avant de regagner son équilibre. Elle observa ses mains, serra ses poings à plusieurs reprises comme si c’était la chose la plus fascinante du monde.

Soudainement, un rire absolument démoniaque résonna de sa gorge. La jeune fille porta une main à son visage, enfonçant ses ongles craqués dans sa joue, jouissant de la douleur qu’elle sentait et le sang qu’elle voyait sur sa main. Son rire devint encore plus psychotique.

« Ne t’inquiète pas, ma chère jumelle, » dit-elle d’une voix plutôt masculine. « Ton grand frère va te venger. »

La jeune schizophrène se dirigea vers l’escalier, ses yeux devenant de plus en plus furieux alors qu’elle s’approcha de la porte. Au lieu de frapper comme elle le faisait toujours, elle tourna légèrement la poignée. « Si vous croyez que cette pathétique barrière va m’empêcher d’atteindre ma liberté… » D’un geste extrêmement violent, elle enfonça la porte, arrachant la poignée. Le fracas que fit la porte en déboulant l’escalier aurait réveillé un mort.

Les parents de Yuri arrivèrent en courant. Quand ils virent leur fille, ils s’arrêtèrent raide. Une minuscule lueur de terreur apparut.

« Yuri? Comment es-tu sortie? » demanda sa mère.

La jeune inclina délicatement sa tête. « Yuri n’est pas disponible en ce moment. Veuillez s’il vous plaît réessayer plus tard. » Sans attendre, elle attrapa sa mère par la gorge et serra. « Passez une bonne journée. »

Ses yeux étaient énormes et son sourire sadique quand elle enfonça ses doigts si profondément dans le cou de sa mère qu’ils se rencontrèrent dans sa gorge. La colonne vertébrale se cassa net, des fragments d’os se logeant dans la paume de la main à Yuri.

Son père se mit à crier comme une petite fille de cinq en manque de sucre et confrontée par le prospect de deux heures de fonctions affines en mathématiques. Il aurait sûrement aimé fuir, mais il avait tellement peur qu’il pouvait à peine pisser dans ses culottes, oublions courir. Il s’était recroquevillé dans un coin de la chambre, fixant sa fille avec épouvante. Il la suppliait de l’épargner.

« Comment es-tu sortit, Kyo? »

Sa mort fut encore plus atroce que celle de sa femme. //Censuré pour cause de violence trop extrême pour ce forum.//

« Kyo… C’est… mon nom? C’est vrai, je m’en rappelle. »

Kyo prit une grande inspiration. Liberté. Elle avait une odeur si agréable qui allait à merveille avec le sang. Kyo en était couvert. Il lécha ses doigts avec délectation. Il sortit de la maison—pour la première fois de sa vie et la première fois depuis plusieurs semaines pour Yuri. La voix de sa sœur était dormante dans sa tête. C’était pas surprenant. Yuri était une présence forte, mais pas aussi forte que Kyo. Quand il prenait le contrôle, il ne l’abandonnait pas facilement. Cette fois, elle était bel et bien endormie et ne se réveillerait pas sitôt.

Il était temps d’entrer dans le monde. Kyo brisa les valves de gaze et démolit toutes les bouteilles d’alcool qu’il trouva. En prenant le dernier pas hors de la porte, il enflamma une allumette et la jeta derrière lui. L’explosion qui résulta détruit la maison entière, ainsi qu’une bonne partie des maisons voisines. Toute la ville arriva en courant, inquiets pour la sanglante jeune fille qui immergeait des flammes.

« Ne me touchez pas, » ordonna Kyo d’une voix monstrueusement menaçante. Ses yeux étaient tellement venimeux que même les plus courageux des hommes reculèrent de peur. Kyo passa entre les habitants de son quartier comme un condamné; tout le monde créait une allée pour lui, n’osant pas l’approcher ou bloquer son chemin.

« Yuri, nous sommes libres. »

Un chaton se trouvait sur sa route. Kyo s’en approcha, offrant une main à l’animal. « Viens, mon petit. » Le chat, ayant flairé l’odeur du sang, le griffa, miaulant son dégoût. Kyo, regardant son propre sang couler de sa main, attrapa la bestiole par la nuque.

La conscience de Yuri commença à se faire connaître. *Qu’est-ce que tu vas faire?* demanda-t-elle.

« Sale créature. Tu ne mérite pas de vivre. »

*NON! Arrête!*

Yuri sentait très nettement les intentions impures de Kyo. Tuer ce chaton? C’était affreux! Elle ne pouvait plus laisser faire cette voix dans sa tête.

Kyo échappa le chaton, portant ses poings à sa tête. Qu’est-ce qui ce passait? Sa tête était en feu; elle allait exploser! « Non! Ma sœur, attend. Je n’ai pas fini. Si tu te réveilles maintenant, je ne pourrai pas te donner la vie que tu mérites! »

*Vas t’en! Je ne te laisserai plus faire!*

« NON! » Kyo perdit connaissance.